Une fondation de défense animalière trop peu connue : Animals Asia

Fondée en 1998 par Jill Robinson, vétérinaire honoris causa, Animals Asia s’occupe de la protection animalière en Asie et plus particulièrement des ours exploités pour leur bile.
Très peu connue en France, les fermes à bile utilisent les ours Lune comme ressource constante de bile, sécrétion supposée détenir de précieuses vertus médicinales. Les ours sont ainsi détenus dans des cages minuscules, mal nourris, déshydratés, torturés deux fois par jour par l’extraction à vif de cette bile et sans condition d’hygiène, cela pour une bile plus financièrement précieuse que véritablement thérapeutique.

Une cage minuscule pour une vie durant

Une cage minuscule pour une vie durant

En effet, et c’est mon avis, la souffrance d’autrui ne peut constituer un quelconque remède. Il est reconnu que souffrance, stress, colère, sont des sources de production de toxines incomparables et on peut imaginer combien cette bile doit en être chargée !
En fait c’est plutôt un poison car nul être ne peut se soigner par l’enfer d’un autre. Et les ours à bile vivent véritablement un enfer.

Je pense à Oliver, un ours qui a vécu 30 ans dans sa cage, pauvre corps déformé, visage mutilé, viscères martyrisés. Jill est parvenu à le sauver, il a vécu plus de 4 ans de bonheur dans l’un des sanctuaires de la Fondation situé à Chengdu où il a été aimé comme jamais après avoir souffert comme il est inimaginable.

Oliver au sanctuaire de Chengdu

Oliver au sanctuaire de Chengdu

Cet ours a prolongé son espérance de vie (les ours Lune vivent 30 ans) simplement pour vivre après avoir vécu la mort à petit feu, pendant 30 très très longues années.
On s’interroge alors sur cette conscience animale encore tellement mise en doute alors que l’ensemble des scientifiques s’accorde à dire qu’elle existe autant que pour un humain.
On peut se questionner aussi sur la capacité de certains humains à pouvoir pratiquer tant d’horreurs et continuer de vivre, manger, dormir… à côté d’une si grande souffrance.
La défense animalière n’est plus une affaire de sensiblerie comme on l’a longtemps laissé supposer, c’est une question d’éthique et de responsabilité. Comment l’humain a-t-il pu s’octroyer autant de droits au nom d’une soit disant supériorité sur l’animal hors humain ?
Le cas des ours exploités pour leur bile est sans doute le cas le plus profondément douloureux de la misère animale. Il nous invite plus que tout autre à réfléchir sur le sens de nos vies, de leurs vies.
« C’est beau la vie » chantait Jean Ferrat… et à travers leurs yeux, derrière les barreaux rongeant jusqu’à leurs os, est-ce que la vie a encore un sens ?
Heureusement des femmes extraordinaires comme Jill et bien d’autres luttent pour que cesse cette barbarie.
Des sanctuaires ont été créés pour soigner les ours que Jill est parvenue à sauver, des actions de sensibilisation de la population chinoise en majorité contre le commerce de la bile ont été mises en oeuvre; en juin 2012, 1000 médecins chinois s’engagent à ne plus utiliser de la bile d’ours ; encore aujourd’hui, à l’heure où j’écris cette page, Jill tente de sauver des ours dans trois fermes du Vietnam situées dans la baie d’Halong.
Je crois que certains êtres humains sont le paradis, d’autres sont l’enfer, c’est toute l’histoire de l’Humanité.
Mais cette humanité ne peut progresser que si elle accepte d’écouter le silence de ce monde rempli de diversités ce qui ne veut pas dire infériorités, alors, et seulement à cette condition, elle deviendra l’Humanité telle que la définissent les hommes de bonne volonté.

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Marie Kern

Marie Kern - Blogueuse, auteur, accompagnement littéraire d'artistes (peintres ...), rédactrice web (article, contenu rédactionnel, ré-écriture de pages web).

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