Jean-Christophe Molinéris, peintre et acteur de son temps

Jean-Christophe Molinéris, peintre et acteur de son temps

Jean-Christophe Molinéris est un être tourmenté en quête de paix, malgré tout.
On pourrait s’arrêter là, tout est dit… ou presque ! Jean-Christophe cherche la paix dans un art qui évolue tout en gardant une intention, montrer l’humain dans ce qu’il a de plus intime, sa souffrance, ses imperfections, ce que j’appelle la beauté du laid, de l’imparfait, de l’écorché, tout ce que l’on cache face à l’impeccable dictature de la perfection, excroissance économique de la démesure et du pervers.
Jean-Christophe Molinéris joue sur un tout autre terrain, celui des aspérités. C’est un être concerné par son temps, quelqu’un de bien planté comme un arbre en son terrain, avec des racines qui courent dans l’Histoire et un feuillage aux couleurs écrasées de bleu et ocre comme le ciel et la terre mélangés.
Dans sa dernière exposition à la maison du Cygne de Six-Fours les plages, Jean-Christophe arbore une peinture figurative essentiellement fondée sur le dessin après avoir usé du collage/ montage et plus loin encore dans le temps, d’installations violentes mettant en scène des poupons crucifiés par sa propre souffrance, passage du monde adulte, désenchantement, sacrifice de l’innocence et désillusions.
C’est un long chemin sur lequel Jean-Christophe marche, il y apprend l’équilibre dans le chaos, la stabilité dans l’instable et la cohérence dans l’incohérence.
Ses dernières toiles parlent des enfants des rues, de la désespérance, de la beauté des êtres du quotidien avec la présence de quelques grandes figures emblématiques, Myriam Makeba en tête, peinte dans cette souple imperfection immortalisant les instants d’une vie trop humaine pour ne pas toucher le peintre en plein cœur de ses préoccupations picturales. Myriam Makeba - Dance to the stupidity of the human - 2015 - Huile sur toile 110X90cm
Jean-Christophe décline « la » chair et le bleu ciel en multiples variations et puis, depuis peu, il introduit la couleur vive et unique dans des compositions qui en prennent plus de force et d’esthétisme. Je pense à cette toile Au bord du chemin où le rouge ajoute et renforce l’assurance du peintre dans la démonstration de son objet, c’est violemment esthétique comme ce vert aveuglant une femme au visage caché devant une corde dont on devine la raison d’être, Le lien. Au bord du Chemin - 2015 huile sur toile 130X89 cm-1      Le Lien 01 - 2015 huile sur toile 130X89cm
Les couleurs sont judicieuses, elles changent l’univers du peintre qui affirme « les couleurs c’est comme la vie, elle change en fonction du regard qu’on lui porte ».
Et les couleurs lui vont bien comme la vie lui va bien ; elles dynamisent des sujets graves, elles les emportent vers les rivages du sublime et n’est-ce pas ce que l’on attend de l’artiste, être emporté vers un Ailleurs sublime ?
Jean-Christophe Molinéris est un artiste, un humain, un contemplateur et quoi qu’il en dise et quoi qu’il fasse, il reste un esthète et un technicien de l’art, ce que Giacobazzi, son père spirituel, nommait « porter son bleu de travail ».
Ainsi Jean-Christophe avance sur un chemin ouvert et on se dit qu’il a l’immensité du futur pour peindre et parler du présent.

Marie Kern

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Marie Kern - Blogueuse, auteur, accompagnement littéraire d'artistes (peintres ...), rédactrice web (article, contenu rédactionnel, ré-écriture de pages web).

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