Grève de la faim de Christophe Lepretre: un acte citoyen face à l’échec de la Démocratie

Grève de la faim de Christophe Lepretre : un acte citoyen face à l’échec de la démocratie

favicon marie kern auteur de théatre web rédactrice Christophe Lepretre et ses amis grévistes devant les portes du centre de primatologie

« Monsieur le Président,
Nous vous informons qu’à compter du 16 mai 2015, deux personnes sont en grève de la faim pour revendiquer la fermeture du centre de primatologie de Fort Foch à Niederhausbergen, près de Strasbourg. Les singes en provenance d’Asie et de l’île Maurice sont revendus aux laboratoires de vivisection et doubleraient en quantité suite à l’autorisation d’extension du centre accordée par le préfet du Bas-Rhin. Nous désapprouvons totalement cette décision irresponsable favorisant l’import-export de singes car l’expérimentation animale est en recul grâce aux méthodes scientifiques substitutives qui sont sans cruauté, plus fiables pour la santé humaine et beaucoup moins coûteuses. Cette extension doit être annulée immédiatement et Fort Foch doit donc fermer. »

Extrait Lettre ouverte à François Hollande par Christophe Lepretre

Cette lettre expose mieux que mes mots la situation : des hommes et des femmes en grève de la faim pour marquer leur colère contre cette pratique pourtant critiquée de l’expérimentation animale et plus particulièrement contre son extension à Niederhausbergen.
A ce jour aucun courrier de François Hollande, l’Elysée ayant fait savoir à Christophe Lepretre qu’une réponse lui avait été envoyée en réalité c’est faux, la lettre est restée sans réponse et lorsque Christophe s’est déplacé à Paris accompagné d’une amie gréviste, aucun politique officialisé n’a daigné les recevoir, à croire que la vie d’un humain dépend uniquement de ses engagements.
Et quels sont les engagements de Christophe Lepretre ? La défense du droit de l’animal bien sûr mais aussi celle de l’honnêteté et de la respectabilité de la science et cela, c’est loin d’être évident !
D’abord il faut savoir que la fiabilité de l’expérimentation animale est sérieusement remise en cause tout simplement parce que les singes, les souris, les chats… ne réagissent pas de la même manière que les humains face aux virus, aux bactéries ou à toute molécule ingérée. Il est simple de comprendre que le patrimoine génétique d’un humain n’étant pas celui d’un autre animal, il ne répond pas de la même manière que les animaux sur lesquels l’expérimentation a été faite. Prenons un cas tout simple, le virus du sida.  Les chimpanzés ne réagissent pas au virus du sida, ils continuent leur vie sans désagrément aucun malgré le virus. Dans les années 80 on se souvient de la tragique affaire du sang contaminé. Ce sang fut testé sur des chimpanzés qui n’ont, bien évidemment, émis aucun signe d’alerte et puis ce sont des milliers d’humains qui ont été contaminés. Cela veut dire qu’une part de la science actuelle accepte de prendre des risques conséquents sachant, qu’excepté dans le domaine de la recherche fondamentale c’est à dire de la spéculation gratuite sans autre définition que « l’inutilitaire » voir le financier, des technologies de substitutions extrêmement perfectionnées et fiables, existent et à des coûts moindre.
Ensuite il faut parler de cette décision de la Commission Européenne en ce début de mois (juin 2015), une décision qui a fait une belle entorse à la Démocratie en niant complètement les voix de plus d’un million de personnes désireuses du mieux être de l’animal et en refusant le débat scientifique sur la validité du modèle animal.
On est en droit de se questionner sur la raison d’une telle obstination, d’autant qu’il était convenu que « le droit d’initiative » permettrait aux citoyens européens de prendre part au développement des politiques de l’Union Européenne or il n’en a pas été du tout question.
Logiquement les soupçons se tournent du côté de la finance. Les portes se ferment d’ailleurs si on tente une quelconque investigation, impossible de savoir combien coûte l’import-export de singes, à qui cela profite réellement et surtout chiffrer l’effort porté sur l’expérimentation animale, bien souvent inutile et même souvent risquée, par rapport à celui consacré aux méthodes substitutives.
Sans compter l’incohérence de cette décision vis à vis du code pénal et de l’article 515-14 définissant l’animal hors humain comme un être doué de sensibilité. Si l’animal souffre comment pouvons-nous, en toute conscience, continuer une pratique qui pourrait être remplacée par des alternatives hyper fiables et profondément respectables.
C’est pour toutes ces raisons que Christophe Lepretre s’est retrouvé en face des portes fermées du centre de Niederhausbergen à cesser de manger pour tenter d’alerter les pouvoirs publics. Hélas très peu de médias ont relayé l’information et qui, à part les défenseurs des animaux, connaît cette sombre affaire de mépris démocratique ? Car, bien plus qu’une simple leçon de protection animalière Christophe nous montre l’ingérence d’un pouvoir public tourné vers l’incohérence et la finance au risque de mettre sur le marché des molécules mal expérimentées causant le décès de patients (20000 par an) ou de nombreux effets secondaires tout simplement parce que la méthode n’a pas tenu sa promesse de sécurité.
Après 1 mois de grève de la faim, Christophe a cessé, fatigué, à bout, d’autres personnes continuent cependant. Une journaliste est venue de Suisse pour filmer le centre, elle a été malmenée par la gendarmerie, gardée au poste pendant 5 heures, son matériel a été séquestré, et elle a été menacée d’un an d’emprisonnement et de 75000 euros d’amende. Et on parle de liberté d’expression ? N’y a-t-il pas derrière tout cela comme une immense bouffonnerie profitant de l’inculture, de la désinformation et de la confusion sociale pour fabriquer une démocratie à deux vitesses, celle d’un peuple volontairement rendu inculte et celle d’un petit groupe fomentant des lois adaptées à leurs propres intérêts.
Christophe Lepretre est un citoyen bafoué, un agitateur de la vraie Démocratie française, de cette forme d’état qui glisse lentement mais sûrement vers un système oscillant entre l’oligarchie et le despotisme.
Et combien d’autres avec lui, ceux qui tentent de rentrer dans les abattoirs, ceux qui investiguent dans les fonds douteux des lobbies, ceux qui travaillent à rendre moins drastique le traité Transatlantique, ceux qui continuent d’informer au prix de nouvelles menaces issues de directives européennes oppressives, enfin toutes ces petites voix qui affirment leurs droits pour être, finalement, jetées dans le panier doré de l’Elysée.
La véritable République Démocratique se trouve dans l’action du peuple et non dans des déclarations politiques infondées et néfastes.
« Aux armes citoyens » comme dirait… Gainsbourg, formons nos bataillons et qu’aucun sang n’abreuve nos sillons, juste la raison et la respectabilité.

Marie Kern, 17 juin 2015

Merci à tous ceux qui m’ont apporté les informations nécessaires à l’écriture de ce texte, merci à Antidote Europe – Pour une science respectable.

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Marie Kern

Marie Kern - Blogueuse, auteur, accompagnement littéraire d'artistes (peintres ...), rédactrice web (article, contenu rédactionnel, ré-écriture de pages web).

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