Démographie incontrôlée: une fin/ faim du monde programmée?

05

Démographie incontrôlée : une fin/ faim du monde programmée

Le contrôle de la démographie, voilà un sujet qui fâche… ou qui réjouit. Deux clans s’opposent : les « lucides », ceux qui ont compris que la démographie incontrôlée ne peut conduire qu’au déclin du monde ; les « anti-nazis », ceux qui traitent systématiquement les « lucides » de nazis parce que ceux-là proposent une politique de gestion de la natalité. C’est la raison pour laquelle ce sujet n’est jamais abordé bien qu’il soit pourtant l’élément clé du devenir du monde.

En effet, quel politique ose prononcer les mots de « contrôle démographique » ? On s’affaire autour du réchauffement climatique, on veut lutter contre l’élevage intensif, on déplore la mort de plus en plus bâclée des animaux de boucherie mais qui parle de la raison pour laquelle tout cela se passe ? Qui prend le risque d’édifier le concept de « décroissance démographique » pour une vie meilleure ? Personne. C’est pourtant bien par là qu’il faudrait commencer si l’on veut être rationnel et surtout opérationnel.

Car la réalité démographique est édifiante : 7 milliards d’humains aujourd’hui, 10 milliards en 2020, personne ne s’affole, tout le monde trouve cela normal.

Cette prédiction démographique implique toutes les conséquences qui vont avec un accroissement incontrôlé à savoir :

- le problème de l’eau potable

- l’épuisement des ressources

- l’activité humaine source de pollution

- les déchets grandissants

- le problème de l’emploi

- la dichotomie entre espace agricole et espace urbain

- le problème de l’espace grandissant occupé par les bêtes d’élevage

- l’invasion de l’espèce humaine par rapport au déclin de toutes les autres formes de vie et qui ne se justifie par aucune supériorité intrinsèque de l’humain sur les autres espèces. [1]

Cela veut dire, concrètement, que les « nazis » dont je fais partie sont en réalité les idéalistes de demain, ceux qui pensent à la vie et non au « ça fait bien de se la jouer socio politico libertaire », il y a tellement de choses « qui font bien » que l’on se demande d’ailleurs si ces soldats de la natalité ne sont pas plutôt des adeptes du décervellement social voir de l’extinction de l’esprit critique et de l’esprit tout court puisqu’ils suivent le mouvement sans oser remettre en question les bases même de notre société contemporaine.

Dans ce cadre de supernatalité on peut dire que la faim justifie réellement les moyens. Mais s’agit-il de la faim des riches ou de celle des pauvres ?

Car il faut quand même rajouter que certes la natalité des pays pauvres est plus importante que celle des pays riches mais leurs consommations respectives n’a strictement rien à voir. Alors bien sûr, à ce niveau, la faute est aux pays riches et plus exactement aux inégalités mais l’excès de la natalité dans les pays pauvres n’est pas une solution pour le bien être des populations qui manquent d’eau et de nourriture et si tout le monde avait le même niveau de vie que les Américains, qui restent les plus gros consommateurs et de loin les plus gros pollueurs, la terre entière ne suffirait pas à subvenir aux besoins de chacun.

Au contrôle de la natalité il faudrait donc rajouter celui de la consommation mais quelle multinationale est prête à œuvrer en faveur d’une décroissance de la consommation ? Quel gouvernement veut opter pour une politique de la décroissance ? A ce jour les plus grands économistes et les plus écologistes (qui ne sont pas forcément les mêmes), prônent une économie de la décroissance mais tout le monde entend sans le comprendre.

Alors que faire ? J’ai envie de dire qu’il faut commencer par les plus responsables : messieurs , mesdames les « Vegan », parlez-nous de démographie ; le mouvement doit venir du peuple, ne pas attendre des décisions politiques spontanées qui ne viendront pas, il faut renverser, bouleverser les idées reçues qui encombrent la société et l’empêche d’avancer.

Ensuite il faudrait espérer faire des vagues et le plus possible, afin que le navire des certitudes ultra-libéralistes finissent par chavirer. Parce que laisser les pauvres faire des gosses à n’en plus pouvoir et consommer, en face de ceux qui crèvent, à n’en plus pouvoir aussi, ce n’est pas très équitable.

Bien sûr on me rétorquera qu’il y a aussi l’impact de la religion, qu’il faut en tenir compte et que cela n’aide pas les décisions à se prendre. Mais si la raison l’emporte et que les gouvernements finissent par s’en mêler, on peut déjà imaginer que quelques lois comme par exemple restreindre le nombre d’enfants à 2 par foyer, pourraient commencer à changer le cours du monde.

Utopisme ? peut-être mais si l’humain n’est pas habité par un brin d’utopisme alors pourquoi se targue-t-il d’être supérieur à l’animal hors humain ? Vouloir se projeter dans une société meilleure doit être le propre de l’humain or il est en train de faire exactement le contraire, il détruit tout son bien être par ses excès, par l’argent, par la déraison de la démographie incontrôlée.

Il faut donc ouvrir une autre interprétation du monde et dédiaboliser les idées mal comprises de contrôle démographique, être lucide et s’enquérir du vrai, tout simplement.

Marie KERN 28 juin 2015

[1] Pour cette classification je me suis référée à Jacques Lacour, Pour une démographie responsable.

About the Author

Marie Kern

Marie Kern - Blogueuse, auteur, accompagnement littéraire d'artistes (peintres ...), rédactrice web (article, contenu rédactionnel, ré-écriture de pages web).

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.