De la très sulfureuse histoire du centre de primatologie de Niederhausbergen

De la très sulfureuse histoire du centre de primatologie de Niederhausbergen et de l’expérimentation animale en général

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C’est parce que j’ai été émue par l’histoire de ces singes prisonniers au centre de primatologie de Niederhausbergen et défendus presque jusqu’à la mort par Christophe Leprêtre que j’ai décidé d’écrire ce texte un peu comme le bilan d’une action en cours, le « nous en sommes là » d’un événement, la grève de la faim de Christophe Leprêtre, et d’un fait, l’expérimentation animale, qui pousse au questionnement concernant les masses financières cachées derrière l’alibi de la science et de la santé publique. Et l’on va de surprise en surprise jusqu’au moment où le doute s’installe: la science est-elle vraiment respectable ? Et sommes-nous encore en Démocratie ? C’est de tout cela dont nous parlerons avec objectivité et partialité.

  • Petite histoire de l’expérimentation animale de ses débuts jusqu’au modèle substitutif.

 

L’expérimentation animale a commencé dès l’Antiquité. On voulait comprendre le fonctionnement du corps, le flux sanguin, la respiration, les principes de base de la vie. Des animaux servaient de cobayes ainsi que certains criminels sans souci d’atteinte à la moralité. Quelques philosophes comme Pythagore, Plutarque ou encore Porphyre, Socrate ou Platon, tous végétariens, prônaient déjà un plus grand respect pour l’animal. C’est à dire que déjà la question se posait concernant le droit à la torture de l’autre, du vivant, qu’il soit humain ou non humain.

La vivisection disparaît ensuite puis quelques travaux sur le corps animal viennent ponctuer la vie scientifique de la Renaissance jusqu’à l’apparition d’un certain René Descartes et de son fameux « animal machine ». Le philosophe nie d’une manière catégorique le ressenti de l’animal le considérant comme un objet au même titre qu’une porte ou bien une horloge. René Descartes pratique la vivisection, il en parle d’ailleurs dans ses textes avec la certitude que tout cela est parfaitement cohérent en matière d’éthique. Fort de cette nouvelle définition le XIXème voit s’imposer la vivisection avec François Magendie et son élève Claude Bernard pour devenir une pratique scientifique reconnue. La physiologie prend ses galons et devient la science la plus « complète » qui soit pour l’étude de l’anatomie. Claude Bernard se considère comme un scientifique qui n’a plus vertu d’entendre les cris des bêtes ni de voir le sang couler, il avouera cependant à la fin de sa vie avoir « (…) les mains pleines de sang et vides de résultats. » Par ailleurs Claude Bernard n’obtiendra jamais son diplôme de médecin.

Ce que peu de gens savent c’est que Claude Bernard est un dramaturge raté et que cet homme se destina à la pharmacie sur les simples conseils d’un professeur de théâtre désabusé devant la médiocrité de son élève. Claude Bernard est un homme frustré, de là à dire qu’il se venge sur ce qu’il peut il n’y a qu’un pas.

Un peu plus tard on apprendra que Victor Hugo, dramaturge et romancier de génie, s’élèvera contre mr Bernard, soutenu par la femme et la fille de ce dernier. Le chien de la maison ayant été sacrifié pour les expérimentations du vivisecteur, sa femme et sa fille décidèrent de le quitter puis, avec Victor Hugo, elles fondèrent la première ligue française anti-vivisection.

Cela peut paraître une anecdote mais quand il s’agit de Victor Hugo ce n’est plus une anecdote, c’est un fait historique et l’on regrette très souvent que les scientifiques n’aient pas davantage tenu compte de ceux dont le métier fut de penser et d’écrire,  science sans conscience n’étant que ruine de l’âme comme le disait déjà le grand François Rabelais.

Bref, malgré cela et bien évidemment, le XXème siècle ne cesse de développer cette branche de la science et légitimise, par les affirmations des grands physiologistes du XIXème siècle, une barbarie qui devient industrielle. Et puis bien sûr les découvertes s’approfondissent, se renforcent, se multiplient. Les connaissances en biologie du XXIème siècle n’étant plus celles de l’Antiquité ni même celles de Claude Bernard, d’autres questions viennent à se poser dont celles de la validité de telles applications sur la santé humaine. Observer le sang couler dans les artères, relever l’anatomie globale d’un corps est une chose mais la recherche actuelle est devenue si précise qu’elle s’adresse très exactement aux besoins du corps humain avec ses particularités génétiques et cellulaires et non plus à une valeur approximative comme l’organisme d’autres animaux, qui ne peut qu’inférer un résultat erroné voir complètement inadéquat.

Refuser cette inadéquation de l’expérimentation animale par rapport à la réalité du corps humain, de ses réactions devant les virus, les bactéries, les molécules diverses, c’est refuser de progresser, rester figé sur des idées reçues ou financières, nous verrons qu’elles sont nombreuses un peu plus tard dans le développement de ce   texte.

Pour le moment revenons au présent scientifique et aux méthodes mises en place pour l’étude du mieux être du corps humain. Tout d’abord précisons que ces méthodes sont disponibles dans tous les domaines de recherche excepté dans celui de la recherche fondamentale, domaine spéculatif par excellence, non nécessaire à l’humain. Ces méthodes substitutives ont pour objectif d’être en parfaite adéquation avec les applications liées au corps humain.

Elles utilisent des techniques de pointe comme la bio-informatique en recherche appliquée, des programmes informatiques extrêmement précis capables de créer des bases de données et d’en extraire les données les plus significatives. Le domaine de la biologie actuelle travaillant sur les gènes humains, c’est-à-dire des milliers de gènes et des millions de différences, on comprend l’intérêt bien supérieur de l’informatique pour appréhender ce domaine si particulier de la science.

Mais ce n’est pas tout, les méthodes substitutives disposent d’autres techniques suivant le domaine d’application choisi. Ainsi pour la formation, l’enseignement, il y a des mannequins interactifs, des programmes interactifs, des films… ; en recherche appliquée on dispose également de cellules souches, d’imageries médicales. L’épidémiologie et les statistiques peuvent offrir des données capables d’orienter la recherche vers la cause des maladies contrairement à l’expérimentation animale qui vise à promouvoir le remède médical contre les maladies et ne peut permettre d’en chercher la cause. Loin de moi l’idée de faire une liste exhaustive de toutes ces méthodes, le but est d’informer au plus près les consommateurs voire les victimes que nous sommes.

A noter les progrès extraordinaires en toxicologie où des recherches quasi in vivo sont possibles avec notamment des organes sur puces ou encore le mini poumon développé par Samuel Constant, des prouesses techniques dont la fiabilité est extrême comparée à l’expérimentation animale, parfaitement désuète.

On l’a donc vu dans ce chapitre, l’histoire de l’expérimentation animale est longue, les objectifs scientifiques ont évolué, par conséquent les méthodes d’applications expérimentales sont obligées d’évoluer. Seulement il se trouve que l’expérimentation animale est courtisée par les énormes lobbies de la chimie et de la pharmacie donc également par l’Assemblée Européenne et ceci malgré l’énorme opposition du peuple à ce genre de pratique. C’est un affront à la science, un affront à l’animal et surtout un affront à la Démocratie qui plie sous le poids de la finance. Nous tenterons donc de comprendre les enjeux financiers entourant l’expérimentation animale dans la prochaine partie.

  • Les enjeux financiers de l’expérimentation animale.

 

La question est de savoir pourquoi continuer l’expérimentation animale puisque l’on sait pertinemment que cela ne sert à rien.

Dans son rapport consacré à « La condition animale et humaine aujourd’hui » Adrien Evangelista le dit très bien  « (…) il n’y a plus un centime à gagner d’une maladie lorsqu’on lui trouve un remède définitif, l’astuce consiste donc à repousser indéfiniment le moment d’aboutir à des progrès concrets contre les maux qui nous affligent : c’est précisément ce que l’expérimentation animale permet de faire », ceci d’après les propos du père du mouvement anti vivissectionniste mondial, Hans Ruesch.

En résumé, si l’on trouve comment éradiquer une maladie, plus besoin de médicaments pour la soigner, ça détonne dans l’objectif financier de l’industrie chimico-alimentaire.

Alors on n’hésite pas à continuer sans se soucier de l’inefficacité de l’expérimentation et tant pis si les effets secondaires de certains médicaments sont redoutables justement parce que les animaux n’ont pas les mêmes manifestations que nous devant certaines molécules, on donnera d’autres médicaments pour palier aux troubles occasionnés par les premiers et ainsi de suite la chaine de la chimie fonctionne voire, en cas de décès, celle des pompes funèbres, tout le monde est servi sur le dos de l’animal et finalement sur le dos de l’humain aussi.

Cet argument est repris par la scientifique Hélène Sarraseca dans son texte Dix mensonges sur l’expérimentation animale. Elle dit précisément  « Tenter de reproduire des symptômes sur des animaux, même si cette voie était viable, enferme la recherche dans une logique de traitement et condamne les patients à des médications à vie (très lucratif pour les laboratoires pharmaceutiques) et l’éloigne d’une recherche des causes qui permettrait de prévenir et, aussi, d’améliorer la santé au lieu de continuer à la dégrader par une dépendance croissante aux médicaments. » La dimension épidémiologique abordée par Hélène Sarraseca n’est pas comprise dans la recherche sur l’animal car elle risquerait de diminuer considérablement les gains de l’industrie pharmaceutique. Plus clairement dit, plus il y a de malades, plus l’industrie chimico-alimentaire se porte bien !

Et ce n’est pas tout ! On peut aussi acheter la valeur cancérigène d’un produit, sa toxicité ou pas. Et oui, c’est une pratique aisée à concevoir que celle d’expérimenter sur des animaux en fonction du résultat que l’on souhaite obtenir. Toujours selon Hélène Sarraseca, il suffit par exemple de changer de type de souris pour qu’une substance soit reconnue cancérigène ou non. On peut ainsi imaginer le nombre de substances que l’on peut approuver dans le seul but de vendre un produit bien loin de se soucier de la santé humaine !

Dans une page consacrée au cartel mondial CHI ME VI (chimie, pouvoir médical, vivisecteurs) l’association CAV appuie l’opinion d’Hélène Sarraseca en révélant que « les résultats (des tests) positifs obtenus sur des animaux, sélectionnés en conséquence, permettent la mise sur le marché du presque tout et n’importe quoi. »

Toutes les opinions se recoupent, l’expérimentation animale est partie intégrante de l’immense machinerie de l’industrie chimico-alimentaire.

Mais ce n’est pas encore pas tout ! Un singe se paie 5000 euros pièce ! Quand on parle de millions d’animaux on imagine combien ce commerce rapporte aux « marchands » d’animaux, aux compagnies aériennes qui les transportent, aux entreprises qui les nourrissent bref, c’est une manne financière, des milliards d’euros auxquels le contribuable apporte sa part puisqu’une part des impôts qu’il paie est consacrée à la recherche, une énorme part pour la recherche sur l’animal, une toute petite pour les méthodes substitutives.

Voici en somme sur quoi reposent les enjeux financiers autour de l’expérimentation animale. Ma liste n’est bien sûr pas exhaustive. Pour dresser l’inventaire de toutes les manigances de l’industrie chimico-alimentaire et de ses acolytes, il faudrait mener des enquêtes très approfondies et mon objectif est de révéler le fonctionnement d’une industrie peu louable, non d’en faire le procès dans les moindres détails, cela prendrait un livre pour le moins et des mois voir des années de recherche.

L’intention de ce texte est avant tout de mettre en lumière l’action de Christophe Leprêtre, comprendre sur quoi il agit et comment il le fait, c’est ce que nous allons découvrir maintenant.

  Le centre de Niederhausbergen et l’action de Christophe Leprêtre

 

D’abord il faut situer l’action. Près de Strasbourg, à Niederhausbergen précisément, se trouve un centre de primatologie. Ce centre est tenu par le directeur du zoo de Strasbourg autant dire un homme qui a l’habitude de faire du commerce avec les animaux, un notable dont l’entregent ne fait plus de secret.

Avec l’accord du préfet du Bas-Rhin, cet homme a reçu l’autorisation d’agrandir le centre de primatologie le 4 juillet 2014 c’est à dire pouvoir recevoir encore plus de singes pour continuer des expérimentations toujours plus inutiles.

Lors d’une entrevue avec Christophe le sous-préfet a bien spécifié qu’il ne pouvait pas refuser cette extension vu que la commission départementale de la nature, des paysages et des sites – formation spécialisée « faune sauvage captive » avait donné son accord au préalable.

Il faut préciser, mais est-ce bien nécessaire, que tous ces messieurs se connaissent et se serrent les coudes pour obtenir tout ce qu’ils désirent. L’extension du centre a donc été accordée sans problème aux dépends des animaux qui souffrent pour rien et au dépend de la santé humaine qui ne tire aucun bénéfice de l’expérimentation animale.

Et Christophe Leprêtre dans tout ça ? Activiste convaincu de l’erreur d’une telle décision, il décide de faire la grève de la faim de même que plusieurs de ses amis. Ceci dans le but de revendiquer sa désapprobation à cette décision abusive. Il écrit à François Hollande et demande un rendez-vous à l’Elysée. Parallèlement l’association 269 life France appuie la demande d’audience de Christophe.

Sans réponse de la part de l’Elysée, les grévistes décident de se rendre à Paris. C’est un mercredi, le 10 juin dernier, jour du conseil des ministres, que Christophe et un autre gréviste se rendent à l’Elysée. Il leur est alors rétorqué qu’il est impossible de les recevoir tout simplement car ils n’ont pas fait de demande d’audience ce qui est très exactement faux. De surcroît on leur fait savoir qu’une réponse leur a été envoyée, doublement faux d’après Christophe qui n’a reçu aucune réponse de la part de l’Elysée. On leur conseille enfin de faire une demande d’audience, ce qu’ils ont déjà fait.

Pour l’anecdote, ce jour là Michel Platini était reçu à l’Elysée ce qui, il faut bien l’avouer, est plus important que le centre de Niederhausbergen et que la vie des grévistes de la faim.

Bref, Christophe et son amie repartent sans avoir été reçu par une quelconque autorité, à bout de forces. Le 18 juin Christophe refait une lettre au président Hollande, il attend toujours la réponse.

A ce jour l’action continue. L’extension du centre impliquant des travaux, son ouverture est à prévoir pour début 2017. En attendant Christophe Leprêtre continue son action. Avec le comité Pro anima, un comité scientifique regroupant vétérinaires et chercheurs qui ont créé des techniques substitutives à la vivisection, il demande l’intervention d’une commission de contrôle scientifique et indépendante de la commission qui a donné son accord pour vérifier le fonctionnement du centre qui n’est autre qu’un ancien blocos construit par les Allemands. Aucun équipement conséquent, un blocos vétuste où des centaines de singes arrivent de divers pays avec le risque d’importer des maladies, ce qui n’est pas négligeable non plus.

Ce qu’il faut également savoir c’est que la femme politique Mme Arlette Grosskost avait déjà soulevé le problème lors d’une question posée à l’Assemblée au ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt. La question 70138 tenait compte des découvertes scientifiques que nous avons exposées en début de ce texte à savoir l’inutilité de l’expérimentation animale et la préférence, en matière de fiabilité, pour les méthodes substitutives. Elle précise qu’en 1997 le ministre de la santé avait refusé un projet d’ouverture identique des mêmes requérants à Holtzeim tout simplement parce qu’il est reconnu que le primate n’est pas un modèle biomédical pour l’homme.

La réponse à cette question est bien évidemment négative, le ministre se fondant essentiellement sur l’aspect juridique. Preuve que les requérants ont bien su manœuvrer pour venir à leurs fins (on peut parler de complot dans ce cas précis) ou bien est-ce l’humain qui a fait marche arrière de sorte que le primate soit devenu son modèle biomédical, à moins que ce ne soit le contraire ?

Bref, un dossier dont plusieurs pages ont été arrachées, des phrases raturées, est actuellement entre les mains de Pro anima. Reste à savoir si la préfecture, qui n’accepte aucune intention éthique voir même scientifique, acceptera qu’un comité aussi sérieux soit-il se mêle des affaires du centre. Actuellement en France il est juridiquement obligatoire de tester un produit sur les animaux avant de le mettre en vente donc, juridiquement, le centre est protégé même si, scientifiquement, le contenu de cette décision juridique est parfaitement erronée.

Christophe est bien déterminé à continuer son action et avec lui des scientifiques convaincus de l’incapacité de l’expérimentation animale à résoudre le problème de la santé humaine.

Et les médias qu’en disent-ils ?

  • La démission du journalisme

 

Cette affaire des grévistes de la faim contre l’extension du centre de primatologie de Niederhausbergen ayant quand même une certaine envergure évènementielle, un ami de Christophe décide de contacter le correspondant de TF1 à Strasbourg.

Prenant connaissance du communiqué de presse il estime le sujet intéressant et demande à ce qu’il y ait un reportage. La réponse est simple : il est impossible de faire un reportage sur ce sujet car le centre est en lien avec le CNRS et le CNRS en lien avec les laboratoires et toute l’industrie chimico-alimentaire le tout faisant partie des plus gros annonceurs de TF1 comme de presque toutes les chaines télévisées. Autrement dit l’information dépend du bon vouloir des lobbies qui financent les annonces et par là même le fonctionnement audiovisuel. Les journalistes n’ont qu’à bien se tenir face à la demande de ces mêmes lobbies, rien ne doit déborder et la mise en lumière de la défaillance du système de la recherche n’est pas de bon goût aux yeux de ses financiers.

Bref, retour à la case départ et Christophe se retrouve sans relais médiatique.

C’est alors qu’apparaît FR3 ! L’équipe vient filmer les lieux, les hommes, fait un reportage conséquent et, curieusement, rien n’apparaît sur les écrans ou plus tôt si, sur les écrans d’ordinateur, sur le site de FR3 mais sur les antennes, le silence est de mise.

Seul Paris Match prend le parti de relater l’affaire aucun autre média n’ayant osé prononcer le seul nom de Niederhausbergen !

On se souvient de la grande mascarade de janvier où « le peuple » en liesse absolue pour ne pas dire en transe ! descendait manifester sa volonté de garantir la liberté d’expression, on se souvient de ces élans solidaires en faveur d’un média libre, l’information tournait en boucle des jours durant, glorifiant un pouvoir libre de toute influence, une merveille de la Démocratie, on en revenait pas, on était bouche bée devant tant d’idéalisme et de fraternité… mais libre cela veut dire quoi au juste ?

Avec l’affaire Leprêtre se révèle les liaisons dangereuses entre les médias et les lobbies financiers de la politique, des médias, de l’univers social actuel. Se révèlent aussi les vraies failles de la Démocratie, une Démocratie au service de la finance qui n’est autre que l’imposture d’un monde sous-éduqué pliant sous le très lourd joug du marché.

  • Un affront à la Démocratie

 

Comme on peut le constater cette affaire n’est pas une simple question de protection animalière, elle implique une redéfinition des limites de la Démocratie aujourd’hui avec ses valeurs hautement financières et nullement éthiques.

Examinons point par point toutes les failles que nous avons pu relever dans cette affaire d’expérimentation animale et de Christophe Leprêtre en particulier.

Faille au niveau de la liberté d’expression, les médias sont à la botte de la finance et au service de la désinformation.

Faille dans le respect du peuple : la plus haute Instance de la République se prend à mentir à des grévistes de la faim et refuse de les recevoir quitte à mettre leur vie en danger.

Faille dans le mépris de la santé publique puisque l’on préfère œuvrer pour le bien être financier plutôt que pour celui des humains consommateurs de produits plus ou moins toxiques.

Enfin faille au niveau de la Commission Européenne qui a délibérément nié l’opinion de plus de 1200000 personnes souhaitant l’abolition de l’expérimentation animale (sondage réalisé par le biais d’Initiative européenne).

En mai dernier la Commission Européenne s’est prononcée en faveur de l’expérimentation animale sans tenir compte de l’opinion publique ni de celles des chercheurs dénonçant l’inaptitude de cette méthode à répondre aux objectifs scientifiques actuels.

Autrement dit toutes les valeurs de la Démocratie sont non seulement tronquées mais elles sont parfaitement bafouées puisque de souveraineté du peuple il n’y en a plus, il s’agit uniquement de souveraineté de l’argent et plus, d’un groupuscule tirant les ficelles de la Bourse et non de la santé publique comme on veut bien le laisser croire en le criant, à grand renfort de publicité, sur tous les toits du monde puisque nous sommes dans l’ère de la mondialisation.

Pourtant combien de risques pourraient être évités si les méthodes expérimentales étaient plus fiables et combien la sécurité sociale pourrait faire d’économie si la médicamentation était plus juste. Mais la Démocratie actuelle s’appuie sur une juridiction périmée. Tout médicament doit être expérimenté sur un animal avant d’être commercialisé pour l’humain, nous l’avons déjà dit. Les lois sont là pour étayer les apparences de la sécurité.

Sans parler d’éthique, ce qui peut prêter le dos à l’argumentaire de la sensiblerie voire de la naïveté, on note que la démonstration scientifique est négligée au profit d’une juridiction orientée vers la seule raison financière, une juridiction qui sert de marche pied à l’industrie chimico-alimentaire tout en la couvrant en cas de fâcheuses conséquences.

Comme le dit Christophe Leprêtre, « la barbarie est légale » et l’empoisonnement aussi pourvu qu’il soit lucratif !

C’est sur tout cela que repose la Démocratie aujourd’hui, sur une mascarade financée par les lobbies influant sur le système politique mondial.

En guise de conclusion je proposerai une réflexion sur cette question : peut-on croire à un monde respectable ?

Face à ce démantèlement démocratique, à cette désinformation, que peut-on faire ? C’est un grand désarroi, d’autant plus qu’un peuple non éduqué est une foule sans tête et par là donc sans voix, une foule livrée à ses propres instincts, une foule délirante dans la plupart des cas et qui croit tout ce qu’on lui dit sans chercher à comprendre, encore moins à s’informer, s’enfonçant toujours plus dans l’obscurantisme et la négation du savoir.

Devant cette immensité glauque de l’ignorance et du mensonge que faut-il faire ? Informer dans la mesure du possible, se référer à des associations de scientifiques comme Antidote Europe par exemple, tenter d’éduquer, de développer l’esprit critique avec le peu qu’il nous est donné, les mots écrits ou oraux, peu importe du moment qu’ils sont justes et argumentés.

Lutter contre le spécisme, contre l’anthropocentrisme, révéler les vérités latentes et pourtant bien patentes, c’est ce que tentent de faire quelques hommes de bonne volonté et finalement ça marche ! petitement mais l’information montre sa tête et elle finit par voir le jour comme l’histoire de la grève de la faim de Christophe Leprêtre a vu le jour sur les réseaux sociaux et comme elle rassemble de toujours plus nombreuses personnes derrière la volonté de la vérité.

Garder l’espoir, informer, c’est la seule réponse possible au mensonge et à l’iniquité.

Marie Kern, 3 août 2015

 

 

 

 

 

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Marie Kern

Marie Kern - Blogueuse, auteur, accompagnement littéraire d'artistes (peintres ...), rédactrice web (article, contenu rédactionnel, ré-écriture de pages web).

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