Commerce équitable et plus, une façon de changer de monde

Commerce équitable et plus, une façon de changer le monde: l’exemple des produits Dessange

Merci à Olivier Behra pour toutes les précieuses informations qu’il m’a apportées afin que je puisse réaliser cet article.

Le vrai commerce équitable selon Olivier Behra – photo Olivier Behra

Toutes les femmes connaissent les salons Dessange. Nombreuses sont celles qui utilisent des produits Phytodess et qui, chaque matin, lavent leurs cheveux, les soignent, avec une crème qui paraît simple, évidente, un produit parmi tant d’autres, on est tellement habitué à tout avoir sous la main, à pouvoir satisfaire son moindre désir, une crème « ça sort d’un tube et puis c’est tout ».

Pourtant derrière tous ces produits se cachent des histoires, plus ou moins belles. L’intérêt de l’histoire des produits Dessange c’est la valeur accordée par Benjamin Dessange et l’ensemble des financiers à la nécessité d’avoir un impact positif sur l’environnement.

Par impact positif j’entends aide concrète aux populations locales (c’est à dire les populations vivant sur les lieux où les produits de source sont récoltés). Cette aide concerne l’autonomie de leur développement mais aussi leurs projets à préserver des zones de forêts naturelles et de biodiversité.

Pour mener cette mission au sein du groupe Dessange un homme a été choisi, il s’appelle Olivier Behra.

Olivier Behra est un des ethnobotanistes (spécialiste du savoir culturel et d’usage des plantes par différents peuples) les plus expérimentés au monde. Il a à son actif plusieurs collaborations avec de grands groupes comme Chanel, Yves Rocher ou des marques plus modestes comme Téanes cosmétiques, laboratoire EONA…

Créateur de Man & Nature, une association dont le but est de soutenir des projets alliant lutte contre la pauvreté et développement économique durable, Olivier Behra est tout naturellement choisi par l’ensemble des partenaires Dessange.

Olivier a mis au point un système d’analyse des impacts des filières qui prend en compte leurs impacts sociaux et environnementaux. Ceci va dans le sens des législations européennes et françaises qui requièrent maintenant des entreprises qu’elles démontrent que leurs filières d’approvisionnement en ingrédients naturels ne portent pas préjudice aux populations qui y sont impliquées ni à l’environnement. Olivier est donc LE personnage capable de pouvoir mener à bien les actions Dessange sur le terrain c’est à dire concernant le sourcing.

Concrètement cela veut dire quoi ? Que fait Dessange pour les populations locales et l’environnement ?

L’objectif est simple : faciliter l’implication des entreprises dans un projet de terrain où les populations sont aidées et où un réel partage devient possible. C’est le travail d’Olivier.

Citons l’exemple de la petite île de Nosy Be au nord ouest de Madagascar. Sur cette île on fait la meilleure huile essentielle d’Ylang Ylang au monde.

Fleur d’Ylang ylang – Photo Olivier Behra

Les populations locales restent cependant pauvres et malheureusement l’environnement est menacé. Les pressions sur la nature sont liées à la culture sur brûlis qui détruit les forêts et les sols. A l’opposé lorsque les paysans ont des débouchés pour développer les productions d’huiles essentielles d’ylang ylang (la fleur d’ylang ylang pousse sur un arbre qui produit de très nombreuses années) l’environnement reste très riche en espèces sauvages. Cela contribue à la préservation d’espèces qui ne se trouvent nulle part ailleurs au monde comme le caméléon panthère et ou d’autres espèces encore plus rares et menacées. Dans ce contexte Olivier répond à l’intérêt des équipes de Dessange en leur proposant de soutenir les communautés locales de l’île de Nosy Be qui veulent préserver la biodiversité et la qualité de l’eau. Dessange s’engage. Une école est construite, les berges des lacs sont renforcées pour préserver la qualité de l’eau sur l’île et les femmes aidées à trouver des débouchés locaux pour leurs huiles essentielles.

Fabrication de l’huile essentielle d’ylan-ylang – Photo Olivier Behra

Il en va ainsi pour tous les ingrédients de base, à chaque fois Olivier Behra a été appelé. Il a trouvé le sourcing nécessaire et la manière d’impliquer les populations locales pour que le projet soit le plus équitable possible. On va plus loin que le commerce équitable ici, il s’agit vraiment d’impliquer les entreprises avec les communautés locales. C’est une première que l’on doit à Olivier qui ne travaille plus pour Dessange pour le moment mais qui lui a ouvert la voie d’un nouveau savoir faire.

Olivier Behra et une collectrice de saro, ingrédient à la base de nombreux produits capillaires – Photo Olivier Behra

A cela s’ajoute la décision de Phytodess de s’engager à reverser 1% de son chiffre d’affaire pour des actions de conservation de la Nature (en adhérant officiellement au Club 1% pour la Nature), ceci grâce à l’intervention d’Olivier auprès du groupe Dessange.

La protection de la biodiversité n’est pas seulement éthique, elle est indispensable pour préserver le potentiel d’innovation des entreprises. Il faut savoir que 50% des médicaments contre le cancer approuvés depuis 20 ans sont originaires de plantes. Les forêts des pays pauvres partent en fumée, ce n’est pas seulement une catastrophe pour leur avenir mais aussi pour celui de l’humanité toute entière.

Olivier Behra et Phytodess – photo Olivier Behra

Ainsi, autour d’un simple ingrédient se noue une véritable collaboration entre pays riches et pays pauvres, entre consommation et environnement. Derrière l’achat d’un produit se cache l’implication, souvent inconsciente, du consommateur dans une destruction ou, au contraire, comme nous venons de le voir, dans une vitalisation de l’environnement.

Pour obtenir ces informations j’ai tout simplement questionné le responsable du salon Dessange Toulon. Peu de clientes osent le faire et il s’est réjoui de l’intérêt que je pouvais porter à l’implication Dessange sur l’environnement. [1] Il m’a longuement parlé du sourcing Dessange et m’a indiqué le nom d’Olivier Behra. J’ai contacté ce dernier qui m’a répondu dans les meilleurs délais en m’envoyant une foule d’informations dont je me suis servie pour écrire ce texte.

Alors, à celui qui est résigné, à celui qui n’a plus d’espoir, qui pense que le monde est « déjà » terminé, je rétorque que le pouvoir appartient au consommateur.

C’est sur les études de marché que les financiers se basent pour décider d’investir. S’ils s’aperçoivent que le consommateur devient exigeant, qu’il demande plus de respect et de transparence, et c’est le cas, les financiers vont investir dans des projets liés à l’environnement comme l’ont fait Benjamin Dessange et ses actionnaires, hommes de bon sens et d’intelligence.

On ne peut donc que se réjouir si les filières nous entendent et si le consommateur est roi alors qu’il le fasse savoir en s’informant sur l’origine des produits qu’il consomme.

Derrière tous les produits qui nous environnement se cache une histoire, finançons les plus belles.

Femme récoltant l’ylang-ylang – Photo Olivier Behra

Marie Kern, le 28 août 2016

[1] J’ai également demandé si les produits étaient testés sur les animaux, Dessange Toulon et Paris m’affirment que non, aucun test sur les animaux.