Destruction de la mangrove de Tajamar à Mexico
Cancun est La station balnéaire du Mexique. C’est un lieu de villégiature très prisé par les étudiants américains. On ne s’étonnera donc pas que les projets immobiliers fleurissent, non pas au bénéfice des populations autochtones qui vivent le plus souvent dans l’indigence, mais bel et bien pour des touristes fortunés qui n’ont pour seul objectif que le divertissement.
Jusqu’au samedi 16 janvier 2016, un groupe d’enfants mexicains étaient parvenus à sauvegarder la mangrove de Tajamar à Cancun. Ceci au prix d’une lutte acharnée et surtout d’une compensation financière ahurrissante destinée au promoteur désirant installer son projet immobilier sur la mangrove. Cette compensation financière s’élève à 1, 2 millions dollars ! Autant dire la lune pour des gamins défavorisés qui n’ont pour seule force que leur cœur et leur maturité d’esprit.
La mangrove a donc été rasée (57 hectares) avec l’accord du gouverneur Roberto Jorge Angulo et celui du président municipal Paul Carrillo de Caceres. Le Fond National du Tourisme a même été jusqu’à falsifier les documents au point de nier l’existence de la mangrove.
Des milliers d’espèces ont ainsi été décimées, tuées, coupées en deux, enterrées vivantes. La police accompagnait les camions et les bulldozers. Tout cela pour le bon plaisir de touristes nord américains qui n’ont que faire de la catastrophe écologique, de l’écocide qui s’est déroulé sous les yeux en larme des Mexicains, impuissants devant la loi de l’argent.
Les mangroves jouent un rôle fondamental dans l’équilibre de l’écosystème, tant pour les espèces animales ou végétales qu’elles abritent que pour le barrage naturel qu’elles constituent contre les inondations. Elles empêchent aussi l’érosion des zones côtières, elles agissent comme un filtre naturel pour maintenir la qualité de l’eau et puis bien sûr elles font partie de la richesse écologique d’un pays. Les mangroves sont des sources de vie inestimables et les scientifiques s’inquiètent aujourd’hui car, au rythme où elles sont détruites, elles pourraient disparaître d’ici 2040.
Ces mêmes scientifiques recommandent une sensibilisation des pouvoirs publics et des actions visant à protéger l’écosystème.
Pour l’heure le projet immobilier de Cancun est en suspens par décision juridique. Les Mexicains descendent dans la rue, ils manifestent leur colère.
La décision tombera le 2 février.
Je suis solidaire de leur combat.
Soyons le tous!
Marie Kern, 26 janvier 2016