La vie secrète des oiseaux ou le triomphe d’Orphée, série Ailes, éther et limbes par le peintre Jean-Marie Cartereau

La vie secrète des oiseaux ou le triomphe d’Orphée,
Ailes, éther et limbes par le peintre Jean-Marie Cartereau

Dans sa nouvelle série Ailes, éther et limbes, Jean-Marie Cartereau nous raconte la vie secrète des oiseaux, cette vie métaphorique qui se cache derrière les nuages donnant aux ailes la valeur de l’éther et de l’éternel confondus dans une même mesure, celle de l’absence, du non-dit et de l’indicible.
Avec sa peinture éminemment figurative tout en étant très mystérieuse, Jean-Marie Cartereau nous raconte une histoire, celle du triomphe d’Orphée où comment le peintre s’extirpe de l’ombre et de la mort pour atteindre la lumière sans jamais se retourner sur le vide le plus béant qui soi, celui de l’innocence et de l’oubli.
Après avoir fleureté avec les rivages des Enfers, Jean-Marie s’élance, ailes déployées, vers une lumière aussi éblouïssante qu’aporétique. C’est un élan, un mouvement qu’il dessine d’abord avec une gestuelle précise avant de cotonner (si je puis m’exprimer ainsi dans un léger détournement de sens) la toile de gris déclinés jusqu’au blanc et d’y étendre les ailes de son propre désir artistique.
Picturalement c’est très esthétique. On y découvre des êtres mi homme, mi oiseau, des ailes démesurées qui s’écartent dans le ciel, des partages de minuit aux airs d’Angelus, des tourbillons d’ailes s’évaporant dans des fonds opalescents, des hommes-anges éclatant de lumière et d’ocre partagé.
Tout cela travaillé avec les couleurs que le peintre affectionne tout particulièrement : le blanc de zinc, le blanc titane, le noir d’ivoire et le bleu de Prusse. Quelques notes de rouge cadmium viennent parfois renforcer le côté dramatique mais plus rarement, dans des toiles plus « terriennes » comme L’incendie par exemple.
Parce que Jean-Marie est vraiment un spécialiste du haut vol, ses toiles ne touchent pas terre si ce n’est pour s’arracher des ténèbres. Et c’est là qu’Orphée intervient, dans cette condamnation de l’ombre au profit de la lumière, comme une sorte de Rédemption par l’oiseau, l’aile, l’ange, l’humain peut-être aussi, cet humain qu’il rêve d’être et qu’il deviendra sans doute à force de désir et d’irréalité, car il faut avoir beaucoup d’irréalité pour consumer la valeur de l’ombre, la tordre, la détourner, passer de l’œuvre au noir à l’œuvre au blanc des ciels de Cartereau.

Bébés golf avril 2015 007-1

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Marie Kern

Marie Kern - Blogueuse, auteur, accompagnement littéraire d'artistes (peintres ...), rédactrice web (article, contenu rédactionnel, ré-écriture de pages web).

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