OABA est une association de défense animalière reconnue d’utilité publique qui a pour but d’intervenir de l’élevage à l’abattage afin d’améliorer le sort de l’animal destiné à la boucherie.
Mal connue, elle traite d’un problème essentiel plus que jamais sur la sellette avec l’entrée dans le code civil de la nouvelle définition de l’animal à savoir « être doué de sensibilité ».
En effet, nous vivons l’étrange dichotomie de reconnaître la sensibilité de l’animal tout en développant des formes d’élevage de plus en plus agressives aboutissant à des mises à mort sauvages particulièrement rédhibitoires pour l’application du code civil.
Les deux formes de pensée semblent difficilement conciliables, la première obéissant à la logique du respect de la vie, la seconde aux nécessités alimentaires mais surtout économiques, de cette économie profondément irrespectueuse prônée par des groupes de pression qui n’ont rien à faire du code civil, du désastre écologique que ce type d’élevage entraîne ni même de la catastrophe sanitaire qui peut en être conséquent chez l’humain consommateur d’animaux issus d’élevages intensifs.
On le comprendra aisément, la position d’OABA n’est pas la plus confortable qu’il soit.
Beaucoup d’interventions ont été faites au sein des abattoirs, de moins en moins actuellement car les portes refusent de s’ouvrir et pour cause, ce que l’on y voit est un cauchemar.
Mais OABA s’occupe aussi d’intervenir auprès d’éleveurs peu scrupuleux qui laissent littéralement mourir leurs bêtes dans des conditions désastreuses.
Rien qu’au cours de l’année 2014, 962 animaux ont été accueillis dans des fermes partenaires de l’association. C’est le juriste Frédéric Freund, directeur de l’OABA, qui mène ces actions de sauvetage. Les bêtes qu’il récupère ont souvent vécu un enfer avant de se retrouver dans des fermes paisibles où elles coulent désormais des jours tranquilles.
On ne peut imaginer le nombre de bêtes vivants à l’abandon, privées d’eau, de nourriture, mal soignées, qui finissent par mourir de maladie ou de dénutrition.
Dans le cas de brebis vivants (ou plutôt mourants) dans une exploitation située à Riom, certaines ont même dû être euthanasiées par le vétérinaire sanitaire requis par les agents de le DDPP car elles étaient dévorées par les asticots… c’est dire le mépris de l’animal et celui du code civil ! OABA ne chôme pas.
La semaine dernière l’association soulevait une question importante lors du groupe d’experts « Bien être animal » du Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV) à propos du devenir des vieux chevaux.
OABA demandait que les ONG de protection animale puissent avoir un droit de parole dans ce dossier concernant l’équarrissage. Car il faut savoir une chose, si la réglementation actuelle permet à un propriétaire de retirer son cheval de la filière viande (en remplissant le formulaire du carnet d’identification de l’animal), d’aucuns appellent à une modification de cette possibilité. Le désengagement de l’Etat sur la prise en charge du coût de l’équarrissage des chevaux conduit d’ailleurs depuis quelques années un certain nombre de propriétaires à choisir l’abattoir plutôt que la mort au pré. C’est parfaitement consternant, voir affligeant, qui plus est dans un pays prônant la liberté.
OABA se bat pour permettre aux propriétaires de garder leurs chevaux en fin de vie ce qui passe par une refonte du service d’équarrissage, c’est un travail de fond pour un objectif parfaitement légitime : avoir le droit d’accompagner son animal jusqu’à la fin de sa vie, dignement.
Et quel consommateur peut prétendre être au courant de cela, les coulisses de l’alimentation ?
OABA existe, dans l’ombre, et on lui souhaite plus de soleil et de solidarité avec tous les consommateurs que nous sommes et qui ont le rôle essentiel de pouvoir choisir leur alimentation ainsi que leur soutien auprès d’associations comme celle d’OABA.
Marie KERN