« Mathilde »

D’après « Où se perdent les hommes » de René Frégni

(…) La pièce est très intéressante du fait de son « physique », des éléments de sa construction. Elle matérialise, donne à voir, à éprouver en suggérant avec des moyens simples (importance des lumières (…)) Cette confusion réel/imaginaire, sans changement de décor mais avec des bascules d’éclairage, apparaissent en un lieu unique les protagonistes : ceux qui hantent venus de l’ombre incarnés par le même auteur ou tableau, portrait de Mathilde « aux yeux sans pupilles tournés vers le monde des rêves… » aussi bien que les vivants.(…) Vraiment beau travail, qui appelle une dramaturgie rigoureuse, sur l’espace-temps, les télescopages, l’interrogation sur le statut des êtres – image mentale ou réalité – plus existentiellement, sur l’apparent et le moi pour une même souffrance, ou jouissance ?

Le fait-divers est au départ ; sa forme peut évoquer la tension du polar ; l’écriture est naturelle, classique, bien faite pour le théâtre. (…)

Michel Touraille, metteur en scène à la Criée de Marseille